La vallée bienveillante

Ce matin là, après avoir dit au revoir à la roulotte et sa fine équipe, nous nous mettons en route pour la vallée de l’Azergue. Une région dont on nous a vanté les mérites et où se trouve quelques lieu sympa à découvrir. Le chemin pour s’y rendre n’est pas des plus simples car cette vallée se trouve de l’autre côté de la montagne. La route pour le col fut extrêmement éprouvante, on passa par des chemins de montagne certes praticable mais dont le dénivelé important nous obligea à descendre de nos vélos et de les pousser à la force de nos moments.

Après quelques heures de calvaire, nous atteignons enfin la crête à 910 mètres de haut. Un soulagement et un énorme réconfort nous furent offert à la vue du paysage. De notre point de vue, la vallée dévoilait ses courbes et nous annonçait la fin des difficultés. 

« Plus la montée est difficile plus belle est la descente »

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Nous nous sommes laisser rouler jusqu’au village de Lamure-sur-Azergue, on nous avait conseillé d’y visiter le collectif « Quartier Métisseur ». En déposant nos vélos à l’entrée de la bâtisse, nous rencontrons Léa, la brasseuse du lieu, qui nous présenta l’histoire et le projet de l’association. En visitant nous faisons la rencontre d’un autre membre, Clément, qui produit d’excellentes conserves artisanales. Comme ils avaient tous les deux du travail, ils nous invitèrent à nous poser et à partager le repas du midi pendant leur pause. C’est l’occasion d’en apprendre un peu plus et de faire connaissance avec Phillipe, un artiste résidant dans les locaux afin d’y trouver l’inspiration.

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Après le repas, complètement séduit par l’atmosphère, nous proposons notre aide pour les tâches de l’après midi. Léa nous invita à mettre le dernier brassin en bouteille. Ravi, nous avions l’occasion de nous rendre utile et d’apprendre les procédés de fabrication de cette fameuse boisson houblonnée.

Léa et Clément nous avaient également invités à passer la nuit ici et de profiter de la soirée qui s’y organisait déjà. Nous étions aux anges, comment aurait on pu rêver d’un meilleur accueil. La soirée, quant à elle, dépassait toutes nos attentes. Quelques membres du Quartier Métisseur avaient organisés un repas afin de se réunir et d’accueillir des amis musiciens de passages. L’occasion pour nous de découvrir un peu plus l’histoire de l’association, de se régaler en goûtant tous les mets apportés et les bières de Léa. Mais aussi en profitant du concert privée qui s’y improvisait. Petit à petit nous les avons rejoint afin de continuer la fête. Baptiste au cajon, Philippe a la clarinette et Léo qui s’essaya à la contrebasse. Cette soirée fut un délice autant pour le goût que pour l’ouïe. Tous ces échanges nous ont comblés, nous nous couchons , la tête dans les étoiles encore bercé par la musique. 

Le lendemain matin, le réveil sonna. Ce n’est pas dans nos habitudes, mais avec les conseils de Léa nous avions pu s’organiser pour rejoindre un chantier participatif non loin de là. Enfin en termes de kilomètres car avec le dénivelé c’était une toute autre affaires. En essayant de prendre le chemin le plus court, nous sommes passés par un flan de montagne très intense. Entre 30 et 45% de pente sur plusieurs kilomètres autant vous dire qu’on a dû descendre et pousser à pied. Bien plus qu’un simple échauffement pour la journée qui nous attendait. Heureusement qu’on commence à avoir l’habitude des ascensions, même si l’effort reste difficile. Nous arrivons finalement au château de Magny, où réside depuis plus d’un an le collectif Magn’Ethique. Aujourd’hui est pour eux le dernier jour d’une semaine de chantier participatif ou de nombreux volontaires sont venus les aider. Même si nous avions un peu de retard, nous avons été très bien accueilli, on nous présenta le projet autour d’un café. Rapidement nous rejoignons le chantier pour apporter notre aide. L’idée est de réhabiliter un château pour pouvoir y faire vivre plusieurs familles et d’y accueillir des événements occasionnels . Même s’il reste encore beaucoup de travail, il serait intéressant de voir l’avancé du projet lorsqu’il sera plus abouti. La journée passa, on assista à la réunion de fin de chantier pendant le goûter. Ce fut très intéressant de voir l’organisation d’une si grosse structure. La soirée arriva et avec elle un dilemme s’imposa.

Nous avions le choix entre rester au château et profiter de la soirée avec tous les volontaires ou reprendre la route pour rejoindre Jean, un ami de l’autre côté de la vallée. Nous ne savons pas très bien pourquoi, sûrement la fatigue, un ressenti ou tout simplement la peur d’imposer notre présence. Nous décidons de reprendre la route vers 19h, cela commença par une légère ascension d’un kilomètre, mais suffisante pour nous achevé. Arrivé en haut du premier col nous le savions, il nous serait impossible de rejoindre Jean aujourd’hui. Alors que nous recherchons une forêt pour bivouaquer, nous remarquons une voiture qui semble nous attendre. Nous nous approchons et la conductrice nous proposa gentiment de venir dormir chez elle. Fatigués de la journée et émerveillés de la bienveillance de cette dame, nous acceptons et la suivons. En arrivant, nous faisons la connaissance de toute la famille et comme il se fait tard, on nous invite a partager le repas. Et quel repas, après l’apéro suivaient deux entrées, un gros plat de résistance et un excellent dessert . Un repas long et délicieux qui nous permet de faire plus ample connaissance avec cette famille sportif qui comme nous voyage a vélo.. Nous partageons de nombreuses anecdotes sur nos voyages et nous apprenons qu’ils sont les gerants de l’Intermarché du coin. C’était très enrichissant d’avoir leur point de vue sur la consommation et le monde de la distribution, tiraillé entre gros producteur et artisanaux. Après avoir échangé de bonne discussions, ils nous invitèrent a dormir dans un vrai lit, un luxe à ce point du voyage. Leur accueil divin ne s’arrêtait pas là, car au petit matin nous attendait un petit déjeuner plus que complet. Requinqués comme jamais on décalé à grande allure la vallée de l’Azergue en direction de lyon. Nous voulons y passer le weekend en attendant notre neveu Aurel qui arrivera avec Papa pour passer une semaine avec nous.



Lyon est une très belle ville, qui nous fait penser au mélange parfait d’Angers et Paris. Mais nous avons du mal à y trouver le charme et la chaleur des endroits que nous avons traversé. Pendant notre séjour, on aura eu la chance d’être hébergé dans l’appartement d’Audrey, une amie de Baptiste. Un grand merci car cela nous a permis d’éviter les coût exorbitant des auberge de jeunesse. Pendant ces quelques jours, nous avons pris le temps de voir des amis Lyonnais, d’aller prendre un café avec Léa, la graphiste de notre logo qui était en transit ce jour là. On profita aussi du week-end pour essayer de faire quelques courses, mais en ce weekend de 15 août, il n’y avait pas grand chose d’ouvert. 

La pression monta en allant chercher les instruments, pendant plus d’une demi heure nous étions plus silencieux, essayant de faire le vide et de se préparer à relever le défi. Rapidement on trouve un endroit qui nous convient, on déballe nos instruments. On se regarde avec ce petit sourire gené, le ventre noué et on lance les premières notes. La libération fut assez rapide, nous nous laissions porter par la musique jouant nos classique histoire de se rassurer. On compris rapidement qu’il fallait faire abstraction de ce qui se passait autour et jouer comme si nous étions dans la forêt, partageant notre musique aux animaux et aux arbres. Il faut d’abord jouer pour soi afin de partager plus librement aux autres. Le défi était relevé, ravi d’avoir passé ce cap qui notre peur rendait toujours plus difficile à franchir. 

Après une petite heure de musique, c’est plus confiant que nous attendons la suite de notre périple qui devrait arriver d’ici peu..

1 réflexion sur “Azergues”

  1. Wow genial !! J’y pense de plus en pense a faire de la musique dans la rue mais je n’ose pas encore me lancée! Enfin quand le moment viendra je penserais bien à vous !
    Merci encore pour ce partage et gros bisous a Léa et Pierre Yves !

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